Je bats Alexandre Dumas, ma seconde rencontre avec Aphrodite ce fut 30 ans après ! Je partageais l’atelier de Christian Boltanski à la nationale supérieure et chaque mercredi, je traversais la cour de l’Hôtel de Chimay où quelques sculptures exécutées par des élèves des temps passés servaient d’ornements et parmi elles, vous étiez là ma chère Aphrodite. Vous étiez une copie de celle que Monsieur Ingres avait envoyée de Rome et qui trônait dans la salle du Conseil. L’apprenti artiste dans un grand élan avait tout copié, vous et le socle. J’admirais son audace et son sens pratique. Un autre, ignorant les recommandations de Pierre Louÿs vous avait doté d’un pubis noir ce qui prouve la médiocrité de l’enseignement de l’école nationale supérieure. Je vous aimais bien ainsi et me mis en tête d’écrire vos chroniques. La direction de la boîte m’ayant parlé d’exposition, je proposais ce sujet accompagné des quelques lignes inspirées par vous. Hélas, ma chère déesse, ils nous ont trouvé vulgaires et le projet fut abandonné.
La dernière fois que je suis passé à l’ensba, c’était jour de nettoyage de fesses de statues. Chaque génération d’étudiants s’obstine manifestement à vouloir restituer aux dames en plâtre leur poils de recto comme de verso. Je me demande si l’entreprise que l’école engage est spécialisée dans ce type de lavement.