Chapitre XIII

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Celui-ci tu aurais pu le sauter.
Je m’en fous, je suis né le13 du mois de mai et un vendredi en plus, votre jour en quelque sorte, alors je ne vais rien sauter du tout.
Continue.
Après je suis allé à Rome et c’est une ville que je n’aime pas. J’habitais sans plaisir à la Villa Medici, les pensionnaires me tiraient la gueule et j’y restais le moins possible. Chaque fois deux jours, peut-être trois, juste le temps d’aller vous dire bonjour dans la loggia di Venere. Votre statue y était toute cassée et rafistolée de manière sauvage, qu’est ce qu’on attend pour fermer cette cage à rapins prétentieux? Même Balthus n’y avait fait que des conneries et je ne parle pas des autres. J’ai bien essayé de vous rendre un peu de grâce, mais ils y tenaient à la restauration brutale. Hors de vous toucher, ils me laissaient en faire à ma tête, je crois que la seule envie qu’ils avaient c’était de me voir foutre le camp. Soyons honnêtes, j’ai voulu dessiner votre pubis divin dans le carré des Niobidi, ils ont dit oui. J’ai voulu vous rendre vos menstrues, ils ont dit oui. J’ai voulu faire un feux d’artifice, ils ont dit oui. Pour avoir un modèle, j’ai demandé à Sabine qui a gentiment accepté, elle travaillait à la Villa et s’ennuyait un peu, on s’est bien amusés dans la chambre du cardinal où je logeais et bien gelé dans la chambre turque. Le plus difficile ce fut de vous sortir de la cave dans laquelle ils cachaient votre copie. Les ayant menacés de partir s’ils ne cédaient pas à ma demande, enfin j’ai pu vous offrir toutes les roses du jardin et vous mettre ma veste sur les épaules pour vous protéger de la fraîcheur ambiante.
Là, tu m’as fait plaisir, tu as été plus généreux que cette enflure de Saint Martin qui n’a donné que la moitié de son manteau, et le triangle de roses, quelle odeur délicieuse. Heureusement que tu étais copain avec les jardiniers de la Villa, après leur passage dans les jardins, il n’en restait plus une. Tes collègues trouvaient que tu exagérais, ils étaient jaloux. Mes menstrues aussi étaient somptueuses et j’en aurais pleuré de te voir à quatre pattes les déguster avec délices. Merci mon Paulo!

 

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