Il est bien certain que j’ai tendance à vous voir partout, les Nymphes et les deux grandes vous et Artémis, Vénus et Diane si vous préférez. Je ne suis pas très rigoureux ne sachant pas très bien à qui j’ai à faire. Avec les Nymphes, je me sens en sécurité, je ne cherche jamais à les surprendre et les conversations sont plaisantes, elles sont joueuses et si on ne les agresse pas beaucoup plus accommodantes que ce que la mythologie laisse entendre. Ce sont les deux autres dont il faut se méfier, se tenir sur ses gardes, surveiller ses gestes plus que son langage, mais comme elles aiment bien poser pour les artistes, on peut les approcher en laissant les mains dans ses poches et l’œil mi-clos de préférence. Parfois je ne sais plus où j’en suis, je me laisse alors guider et tout va bien. Certes il y a toujours quelques grincheuses qui me volent dans les plumes, qui me traitent de tous les noms, qui me trouvent bien vieux et bien dégoûtant, mais avec les autres, les Nymphes, nous en rions gentiment, on s’en fout!
Si tu crois, Paulo, que tes dissertations vaseuses m’amusent, tu te trompes. Ce que j’aime ce sont les aventures, pas les discours.
Eh doucement, les aventures, je n’aime pas du tout, je ne vais pas courir dans la forêt Amazonienne pour vous faire plaisir. J’ai déjà eu assez peur quand Eve m’a entraîné dans La Petite Amazonie, cette friche à la bordure de Nantes, elle disait qu’il y avait des serpents (forcément elle s’appelait Eve), heureusement je n’en ai pas vu la queue d’un. C’était à Berkeley dans le jardin Botanique, quand je m’y promenais avec Sushanna qu’il y en avait, des à sonnettes en plus, là je les ai vus sans entendre les sonnettes, ils étaient tout gris et j’avais peur qu’ils mordent mon Alice.Tu es clair comme de l’eau de boudin…
Boudin vous-même…
Qu’est-ce que tu dis ?
Rien rien, je me parlais à moi-même.
Tu étais avec Sushanna ou Alice quand tu voyais les serpents ?
Avec Sushanna, mais elle me faisait penser à Alice, celle de Lewis Carroll…
Ouf, arrête-toi un peu, va te coucher……