Envoyée par Godeleine
Je vais profiter qu’il est en Italie ce cher Paulo pour monologuer un peu et dire je que je pense de ce qu’il se passe aujourd’hui.
Certes je suis obligé de reconnaître que parfois il a raison au sujet des écoles, il y en a trop et les fameux professeurs qui s’y réfugient comme des bernard-l’hermite dans des bigorneaux vides n’arrangent pas l’affaire. Les élèves sont bernés, dans le meilleur des cas pendant trois ans, dans le pire pendant cinq ans et les pauvres petits sortent de ces essoreuses avec un diplôme qui ne vaut même pas le clou destiné à accrocher une vilaine barbouillette
Ensuite viennent les artistes qui croient avoir tout inventé y compris les bricoles des confrères. Ils ne se sont pas contentés de gâcher l’art, ils sont les pères de nombreux enfants qui piaillent pour avoir un bout de mur où ils pourront s’installer pour esbaudir un public épuisé.
Ensuite arrivent les savants, ceux qui vont discuter et disputer à perdre haleine de ce dont tous se foutent éperdument épuisés qu’ils sont par le payement des traites de la bagnole, du réfrigérateur et du rattrapage scolaire du petit génie qu’ils ont engendré un soir de coupure d’électricité.
Je pourrais m’arrêter là, j’aurais brossé le tableau de la désespérance et dévaster l’art avec encore plus d’efficacité que les américains Hiroshima.
Je ne suis pas pour autant désespérée, je vois par-ci par-là ce qui fait que notre temps ne sera pas plus nul que les précédents. C’est la frénésie qui me semble condamnable. Il ne s’agit pas de refaire les carrés de Malevitch en prenant des mines entendues ou de monochromer en oubliant Alphonse Allais.
Où se cache l’émotion, le coup au cœur ? Nulle part soyez en certain, il restera une vague interrogation sur la possibilité que ça vaille trois sous de plus que ce que vous l’avez payé. Le mur sera sans doute occupé comme le furent les nations par les envahisseurs.
A qui la faute ?
A vous.