Cette fois tu exagères, tu nous avais déjà fait le coup avec une photographie montrant le désordre régnant sur ta table (Notula n° 27) et maintenant Monsieur exhibe une de ses boîtes dans lesquelles il fourre ses photographies. Que tu ne prennes pas de gants pour les toucher est un signe de ta négligence et ce que tu as le culot d’appeler des « stratifications » n’est que le résultat du désordre que tu sèmes derrière toi.
Je voudrais voir la tête que tu ferais si je mettais des gants pour te toucher !
Je ne suis pas une photographie que je sache.
Je te rappelle qu’il m’arrive de pratiquer « le toucher du modèle » et même « le toucher de l’image du modèle » et je ne vois pas pourquoi je mettrais de gants pour entrer en contact avec ce que j’aime.
C’est nouveau ça, maintenant tu aimes les photographies.
Non, ma chère ténébreuse moitié, et ne me fait pas dire ce que je n’ai jamais dit.
C’est de ta faute, parfois tu es d’une méticulosité extrême, d’autre fois tu donnes l’impression de t’en foutres.
Tout juste ma jolie, sauf que la stratification est un phénomène qui se moque de ce qu’il stratifie et dans mon cas je fais preuve d’une grande rigueur…
Va te coucher Paulo, il est 5h, tu as besoin de dormir.
Tu viens avec moi ?
Tais-toi et dors !
Le lendemain de cette conversation, Tenebria rigolait en voyant ma tête pendant que j’étais en train de mesurer la complexité des situations dans lesquelles l’art plonge ceux qui s’en approchent.
Elle me demanda alors : Que vont-ils penser tes lecteurs en voyant la couche supérieure de ta « stratification » qui offre au regard : Odile te montrant « les menstrues de la déesse » à Thessaloniki, le Mont Mézenc, ta main tenant celle de Laëtitia, Tomoko mangeant une figue et Hélène sous la douche ?
Je n’en sais rien, toutefois ils vont se trouver devant un exemple de la logique qui préside à la poursuite de mes recherches.
Tu te fous de nous ?
Un peu, mais pas trop !
Pour te faire plaisir je vais te montrer le contenu de mon tiroir secret.
Il ne sera plus secret si tu le montre à tout le monde.
Bien vu, mais je ne montrerais que le dessus, le dessous restera secret…
Des dessous de dessous, c’est bien ce que je disais, tu te fous de nous !