Initiative! (Isabelle)
Maintenant commence une de ces périodes de réflexion où, c’est La liberté du modèle qui fait surface. Ce n’est pas sa diversité qui suscite mes interrogations, c’est avec le temps l’ampleur de son acceptation et la place que j’y occupe qui m’apparaît plus importante que ce que j’avais imaginé à ces débuts en 1991.
Les réponses faites aux questions de Lydie Rekow-Fond , par quelques protagonistes de cette aventure, font ressortir un désir de « me faire plaisir » peut-être plus que de l’éprouver ou de l’éprouver en le donnant. Ce que confirmerait l’envie d’entrer dans mes sujets ou d’accepter cette entrée quand je la propose, la liberté étant de la refuser.
Vue de cette façon La liberté du modèle serait une liberté de refus, ce qui est loin d’être négligeable bien qu’un peu différent de l’idée première que j’en avais. Ceci était déjà présent dans « Le toucher du modèle » toujours précédé de la question – Puis-je vous toucher ? Une réponse négative ne permettant pas la continuation de l’action proposée.
Aujourd’hui je reste persuadé que La liberté du modèle était bien formulée et a connu de beaux développements, toute fois une situation moins courante s’y est parfois manifestée : L’initiative du modèle. La liberté est plus une position de situation qu’un état naturel, elle en arrive à devoir s’exercer contre ce qui va la limiter. Celle de dire « non » étant beaucoup plus restreinte que celle de dire « oui » c’est ainsi que je pourrais en délimiter le champ d’application, les états l’ont compris depuis toujours y compris ceux qui ont l’outrecuidance de prétendre l’offrir à ceux qui les acceptent.
– Paulo tu déconnes à pleins tuyaux, rigole Tenebria dans l’écouteur de mon téléphone. Où veux-tu en venir, qu’entends-tu par L’initiative du modèle ? Tu as mis 18 ans pour y arriver ?
Deux questions à la fois, tu me bouscules.
Non je n’ai pas mis 18 ans, je m’en suis douté, mais j’étais obnubilé et si enchanté par ce qui m’était offert que je ne réfléchissais pas beaucoup bien que « la liberté du modèle ne soit pas un champ d’autosatisfaction. Après tout je ne suis pas aux pièces, les initiatives se glissaient subrepticement dans les relations modélistes et comme d’habitude, il m’a fallu du temps pour m’en rendre compte. Es-tu satisfaite par ma réponse ?
Je suis bien obligé de m’en contenter. Tu devrais en parler avec tes comparses maintenant que tu t’en es aperçu.
J’aimerais mieux que ce soit quelqu’un d’autre…toi par exemple.
En attendant que je me décide, je te fais cadeau de ce commentaire :
ELLES
(note de Tenebria Lupa)
Joli titre qu’il était bien inutile d’associer à celui d’un président de la république, en quelque sorte de les domicilier chez lui. On aurait pu s’épargner de donner à l’auvergnat défunt cette allure de propriétaire de femmes.
Deuxième chose regrettable, se contenter de puiser dans les collections du musée alors que cette exposition aurait pu être l’occasion de créations au lieu d’être l’étalage des choix du passé. Il existe aujourd’hui nombre d’artistes de sexe féminin à qui il aurait été important d’offrir une chance de nous montrer ce qu’elles font et pensent. Décidemment nous sommes le pays des ratages à répétition !
Ce rassemblement qui durera un an est la preuve de la faiblesse des moyens mis à la disposition du musée national, ce n’est vraiment pas la peine de claironner que c’est la première fois au monde qu’un musée présente ses collections au féminin.