Tenebria m’a répondu :
Je prends d’autant mieux tes tentatives de critique, que je ne me targue pas d’exercer cette profession. Toi qui n’aime pas la montagne, j’ai été surprise que tu tombes sous le charme de celles de Hui Kiang et je t’avouerais que moi aussi, j’y suis sensible.
Par contre quand tu parles de « l’initiative du modèle » et que tu fais précéder ta dernière découverte d’une image montrant les seins d’une jeune personne accompagnés d’une curieuse plante, j’aimerais en savoir plus.
Je m’excuse, je ne fais pas très attention, j’enchaîne les images et les textes en oubliant que mes lecteurs ne m’ont pas suivi de très près au cours de mes aventures. Je vais essayer de t’éclairer. J’ai rencontré Isabelle en 1996 alors que je préparais à Belfort une exposition intitulée « Le minéral dans l’œuvre de Paul Armand Gette ». Elle a voulu, malgré cette orientation, profiter de « la liberté du modèle » et c’est de cette « initiative » dont je la remercie ici avec un peu de retard.
13 ans après, tu appelles ça « un peu de retard » ?
Je ne sais pas, je l’ai sans doute remerciée avant, je ne tiens pas une comptabilité de mes remerciements. Les gens s’en foutent, toi par contre tu veux toujours tout savoir, ta curiosité frise l’indiscrétion…
Tu oublies que je suis historienne. Allez encore un effort parle-moi de la plante.
Nous étions près de « La Savoureuse » quand elle m’a fait part de son intention. Dans cette charmante rivière, je venais de prélever un échantillon de « Fontinalis antipyretica L. » que sous le coup de l’émotion causée par Isabelle, je lui offris comme on offre des fleurs. L’image montre ce qu’elle fit alors de mon cadeau. J’ajoute que le nom de cette mousse me comblait, « Fontinalis » la rapprochait de mes chères Nymphes à la fontaine peintes par Cranach et « antipyretica » était l’adjectif si bien choisit par Linné au vu de l’usage qu’en fit mon modèle.
Ma très chère Tenebria je tiens à ta disposition des cadeaux…
Tais-toi Paulo ne me tente pas avec tes cadeaux, continu de m’entretenir de ton modèle.
Il n’y a pas grand-chose à ajouter, ce fut un parfait exemple d’initiative, je lui dois beaucoup. D’autres sont moins évidentes, je m’interroge, peut-être que je laisse trop courir mon imagination, qu’il s’agit d’une spontanéité d’un moment, tu sais c’est difficile. J’ai reçu de Camille un sachet de graines d’Amaranthus sur lequel on peut lire le nom anglais de cette plante : Love Lies Bleeding, au verso on t’informe qu’elle est aussi appelée « Kiss Me Over the Garden Gate », je te laisse tirer les conclusions que tu veux, moi je n’en tire aucune, je suis un peu surpris. Tu vois ce que c’est d’être artiste !
Bon, ça va n’en rajoute pas.