Je n’ai pas de théorie de l’art, juste une conception que je pense être de situation. Hors de cela, j’ai appliqué un système très simple basé sur le glissement et le rapprochement dont le point de départ est constitué par mes goûts. Donc pas de stratégie ni de programme, juste cette position d’attente que j’ai déjà souvent évoquée.
Les glissements se produisent oserais-je dire tout naturellement, parfois « dans la foulée » d’autres fois après un long laps de temps pendant lequel s’est manifesté ce qui va permettre le glissement. Le cas de la Rosa rugosa Thunb. est caractéristique de ceux qui auraient très bien pu ne pas se produire. J’ai évoqué précédemment les ricochets pour donner une idée de ce processus, ils s’appliqueraient fort bien aux glissements rapides, disons que dans le cas présent c’est la pierre qui me manquait.
Je ne recherche jamais les situations forcées. Par exemple le surgissement des coléoptères dans mon parcours provient du goût que j’ai toujours eu pour ces insectes et aussi de rencontres, jamais de l’intention de surprendre ou de créer un effet de collage. Quand sur les flancs du Nakadaké, j’apercevais Cicindela japonica Thunb., je ne la recherchais pas, je la montre aux deux femmes qui m’accompagnaient ce qui renvoie à mon goût pour l’entomologie et au fait que c’est une fille qui me l’a donnée, j’en ai encore montré l’autre jour l’image dans un livre à Aki. Pour le moment j’en reste là. Je pourrais aussi en dire que la mise à feu ne s’est pas encore produite. Comme le dit si bien Tenebria à propos de Rosa rugosa Thunb « tout le monde s’en fout ». Sauf moi, c’est ma manière de faire et d’être.
La situation est identique avec les personnes qui sont mes modèles. En juin Corinne me visite parée d’un collier composé de petites perles noires et là le glissement de son cou vers le corps se produisit immédiatement et devient un très bel exemple de la pratique critique du dessin que j’enseignais à l’université sans en avoir la moindre idée. Après tout la connaissance n’est pas obligatoirement nécessaire pour entreprendre une réflexion sur un sujet ! Je n’ai jamais su qui avait inventé cet intitulé de cours, je l’en remercie et ne regrette pas d’avoir attendu fort longtemps pour en rencontrer pour la deuxième fois une application, la première pouvant bien avoir été le traçage du périmètre de la circonférence du bord externe d’une aréole précédant son coloriage.
Cette image est superbe; je suis toute émue et très flattée de me voir ici…. Bises Paul Armand. A très bientôt. coco
Oulala que d’émotion! Cette précision, cette justesse, c’est vraiment… c’est absolument…
pure délectation!…