(A propos d’une exposition intitulée « Sainte Agathe » qui ouvrira le 30 janvier à la galerie Une poussière dans l’œil, 17 bis, chemin des Vieux Arbres, Villeneuve d’Ascq)
Ah me voilà bien, j’entretiens à grand peine une relation avec Artémis et Mathilde, profitant sans doute encore une fois de la liberté du modèle fait basculer mes Théophanies dans d’horribles histoires de seins arrachés que la pauvre Agathe présentait sur un plateau à je me demande bien qui.
Voyons voir, mes chères amies les présentent assez souvent, mais toujours de façon moins dramatique que ce soient Bénédicte, Joanna, Fiona, Enna, à Sète ou Paula, Connie et Marcela dans la lointaine Colombie et même à Paris Corinne qui a pourtant de l’audace ne se met jamais dans de pareilles situations.
Je vais revenir à mes Théophanies enfin pas les miennes, celles d’Artémis qui m’ont contraint de recourir à la peinture et de ne vous montrer que ce qui apparaissait de manière fort fugace étant donné la pudibonderie de la déesse. J’ai beaucoup discuté avec elle sans arriver à obtenir des explications très claires de son comportement. J’ai bien compris qu’Actéon la faisait entrer dans des colères noires, ce que je pouvais imaginer facilement. Pourtant une fois dévoré par ses chiens, il ne devait plus poser beaucoup de problèmes. Elle rigolait la grande chasseresse de ma manière d’entendre la mythologie et souvent elle théophanait dans l’une ou l’autre de mes modèles (j’assume la faute étant excédé par l’absence de féminin du mot). C’est ainsi qu’elle fut tour à tour Sylvie, Marie, Laure et Stéphanie.
Bon, je suis toujours là, il est vrai que je n’ai pas de chiens et que je suis d’une prudence extrême avec les divinités. Agathe elle, n’a pas eu de chance, avec moi elle aurait conservé ses seins sans pour autant devenir sainte, j’aurais pu les lui colorier pour en rehausser l’aréole, procéder à sa toilette quand elle l’aurait voulu, enfin m’occuper d’elle sans la contraindre.
Mais qu’est ce que je raconte. L’aurait-elle voulu ?
Je crois que oui !
Tenebria me téléphone « arrête de dire des conneries Paulo ». En voilà encore une qui a d’étranges pouvoirs ou qui lit par-dessus mon épaule.
Va te coucher ma chère Etrusque !
P.S. – Les catastrophes sont comme « le beau » sans doute pas si naturelles que ça et peut-être que la fascination complaisante dont nous faisons preuve vis à vis de la mort atteint aujourd’hui des sommets. Il doit y avoir des cycles ou le désespoir saisit l’humanité et il est facile d’en voir les raisons bien que je ne puisse m’empêcher d’avoir des interrogations concernant ceux qui en profitent, c’est vrai qu’autour des cimetières fleurissent les entreprises de pompes funèbres, l’un ne va pas sans l’autre.
C’est la faute à Agathe si je me laisse aller.