En France, un artiste célèbre est un artiste mort, est-ce la raison qui fait que le MNAM expose Arman après sa disparition !
Je pose sans doute des questions idiotes, mes interrogations restant souvent sans réponses. Enfin pas toutes, car celles qui surgissent au sein de mes recherches, il m’arrive de, tout au moins il me le semble, pouvoir leur en trouver. Pas des bouleversantes qui vont changer le monde, des simples dans le genre de celle donnée par les menstrues de la déesse qui sont en phase évolutive grâce à celles qui m’y accompagnent.
Il y en a d’autres que je n’arrive même pas à formuler, elles constituent des inquiétudes ou des incertitudes que l’écriture me permet d’approcher, de regarder d’un peu plus près comme ce qu’il m’arrive de découvrir sur les plages sans que je sache exactement de quoi il s’agit. Ou d’autres que je ne sais même pas formuler et naturellement dans ces circonstances je, n’entends rien en retour.
Il y a quelques années, j’interrogeais encore :
– Voulez-vous être mon modèle ?
Eh bien, je ne le fais plus aujourd’hui, non par paresse mais parce que cela me semble un peu contraignant, alors j’attends. Ce que j’appelle « mes recherches » ressemblent à une attente de rencontres que je ne trouve en aucun cas objectives comme le croyaient les surréalistes. Elles ressortent plutôt d’une disponibilité assez semblable à un vide nécessaire à la réception de ce qui se présente.
Je pense que les états inventent les systèmes d’oppressions justement pour annihiler en nous cette possibilité, tous y ont recourt, y compris ceux qui affichent des intentions démocratiques qui à l’usage s’avèrent des instruments de pouvoir dont ceux qui les manient laissent croire aux autres qu’ils sont des expressions de la liberté.
L’art n’échappe pas complètement à la nuisance de ces systèmes, il laisse toutefois des possibilités de les perturber sans que les perturbations engendrées dépassent ses propres limites. C’est peu, sans pour autant être inutile, c’est ce qui le fait être en perpétuelle transformation malgré les pompiérismes successifs qui le parasitent. Aujourd’hui ils ont changé d’aspect, ils sont plus insidieux, plus étendus aussi, ils vont de l’exploitation éhontée des découvertes de Malevitch ou des dadaïstes berlinois, à l’utilisation des techniques en usage dans la propagande maoïste, j’en passe sans qu’ils soient meilleurs.
Tenebria va encore me dire que je cherche des histoires, que je ferais mieux de profiter du printemps même si il est plus pourri par les politiques que par le climat et elle aura sans doute raison. Seulement voilà ma petite écriture de la nuit est là sur mon écran et je ne résiste pas à l’envie de vous la faire lire et peut-être de vous entendre en retour sans en être bien certain.
Allez, puisque je suis lancé, je vais vous offrir une image, celle de George Brecht sur la place de Lund, en Suède, en 1967, il transvasait de l’eau d’une bouteille à l’autre et comme il était habile ça durait longtemps. Il n’installait rien et ne performait pas plus, merci George.
Une dernière question faut-il revoir l’Histoire de l’Art ?
A travers celle du modèle qui nous changerait de l’ennui de celle qui nous est imposée, je veux bien. Pour aborder un tel sujet, il faudrait une délicatesse à laquelle on ne nous a pas habitué et pratiquer une subtile navigation pour éviter les écueils que représentent les potins d’ateliers dont le public est friand.