Brion Gysin
New Museum NY 7.07 – 3.10.2010
Institut d’art contemporain Villeurbanne 16.10 – 28.11.2010
Ce que vous allez lire n’est pas une étude de l’œuvre, c’est une réflexion sur la vitesse de réaction des institutions
Je suis trop jeune pour l’avoir rencontré, mais Paulo m’en a beaucoup parlé. Cet été, ils l’ont exposé à New York au New Museum, c’était presque temps, 24 ans qu’il nous a dit au revoir depuis son appartement en face du Beaubourg. Il le regardait de sa fenêtre le joli musée qui fout le camp par tous les bouts. Mais c’est à l’autre (musée) celui de la ville qu’il à tout donné, il était pas rancunier, sans doute aimait-il Paris, ils sont fous ces étrangers de nous faire des cadeaux !
A Paris il a habité rue Gît-le-Cœur, chez les amis Heidsieck, chez toi Paulo (rue Bouchardon), à la Citée des Arts et pour finir à côté du musée qui s’en foutait bien qu’un artiste soit de l’autre côté de la place. C’était pourtant moins loin que Limoges où vivait Raoul Hausmann. C’est leur métier de s’en foutre, rappelez-vous Mondrian, 17 ans à Paris dans l’indifférence générale. Payés pour fermer les yeux, c’est quand même une belle sinécure. Il n’y avait pas la queue pour voir tourner une Dream Machine dans la chambre de Brion. Ses permutations, c’était en anglais qu’il les écrivait et les disait, alors… c’est certain, ici on ne pouvait pas comprendre.
En 1993, il y eu un petit sursaut Brion Gysin Play Back à l’espace Electra. L’exposition était organisée par le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris dépositaire de la plus grande partie de l’œuvre. Ils n’avaient sans doute pas assez de place chez eux, Avenue du Président Wilson. C’est terrible à Paris, le problème de la place. Aujourd’hui après New York elle ira à Lyon, c’est toi qui va être content, tu es né au bord du Rhône au pays des quenelles et de la soie.
En fouillant dans tes tiroirs, j’ai trouvé l’origine du « cut up » : son Stanley N°199, tu l’avais montré en 2006. Souviens toi, « La Machine de William – Le cutter de Brion ».
Je te l’emprunte, tu me pardonnes ?
Si oui, je t’embrasserais…un jour.
Tenebria
J’ai rencontré Brion Gysin au début des années 80, un souvenir impérissable et une influence persistante sur mon travail. Je suis heureux de cette importante exposition qui lui est enfin consacrée à Villeurbanne ou je me rendrai bientôt.
Il semble que Brion ait souffert d’une lutte interne au musée d’art moderne de la ville de Paris suite à l’exposition de 1993, lui imposant cette traversée du désert.
J’espère que cette exposition rende enfin à Brion Gysin, dont l’influence (souterraine ou évidente) sur l’art de ces quarante dernières années tant dans le domaine de la peinture, la littérature, la musique et même le cinéma est flagrante, la place qu’il mérite et permette de faire sortir, de façon permanente, ses oeuvres des réserves du musée d’art moderne de la ville de Paris.
… oui! je le rencontrais au Beat Hotel de Madame Rachou rue Git le Coeur
où chaque matin elle me préparait le café et parfois criait au bas de l’escalier<>