Je ne déplorerais jamais assez le départ de Tenebria, me voici seul avec mes écritures. Je n’ai pas trop de problèmes pour aligner les lettres les unes après les autres sans être bien certain de la cohérence de ce qui s’en suit. Vous me direz que ce n’est pas l’affaire de l’écriture, la cohérence, l’important étant que les lignes succèdent aux lignes et constituent «la littérature».
Vous pouvez toujours jeter un coup d’œil à l’ensemble ou vous contenter de regarder l’image que je ne manque jamais d’adjoindre à mes chroniques. Un texte, une image me semble une économie de moyens satisfaisante, quoique dans mon feuilleton dominical, les carnets de La liberté du modèle (www.hapax-magazine.fr), je vous en offre deux ! Il est possible évidemment glisser de l’un à l’autre et si vous le faites rapidement, votre mémoire gardera, peut-être le souvenir des deux. Je vous retiendrais ainsi plus longtemps, ce sera mieux qu’un SMS, je vous distrairais de vos occupations, je vous ferais perdre un peu plus de votre temps « productif » affaiblissant ainsi cette société dont je voudrais être le carpocapse (Cydia pomonella L.) la rongeant de l’intérieur, ceci justifiant parfois la longueur de mes écritures. Quel beau programme, blettir la société pour que vous deveniez papillon et non pas cloporte. Je peux dire que l’art me comble, sans lui je n’aurais jamais eu des idées pareilles.
Tenebria me téléphone de son Etrurie natale et m’engueule :
– Carpocapse ou pas, tu ferais mieux de t’occuper de moi, d’Alice ou de Rrose !
Qu’est ce que tu fous dans ton trou ? Tu bouffes des huîtres ?
Je conçois que mes enchaînements, qui pour moi coulent de source, posent certains problèmes à celles ou ceux qui regardent, aux spécialistes de l’art, qu’ils soient critiques ou fonctionnaires dans les musées. Pour aborder mes aimables propositions il est en effet préférable d’abandonner notre pratique habituelle du temps, c’est à dire le prendre comme nous le conseil si justement la jolie expression familière de « prendre son temps.
J’oserais ajouter que si le prendre est agréable, c’est peut être un peu insuffisant, le perdre est encore mieux.
Je suis vis-à-vis du monde public d’une grande exigence, allant jusqu’à lui demander aussi d’abandonner ce que l’on nous conseil si intensément de faire ou de ne pas faire, tout cela étant bien entendu laissé à son libre choix et pour finir (ou commencer) je vous offre une huître !