Raoul Hausmann et Man Ray avaient sortie la photographie des mains des photographes, ensuite il fallu attendre les années soixante pour que Edward Ruscha ouvre en grand la porte de la prison où les abrutis de la chambre essayaient de l’enfermer. Aujourd’hui la critique arrive au petit pas et s’aperçoit enfin que depuis 50 ans les artistes ne font plus de la photographie de photographe. Bravo, bravo, applaudissons à tant de perspicacité, ne ménageons pas nos compliments à ces intrépides découvreurs de ce qui crevait les yeux de tout le monde.
Depuis pas mal de temps, je préfère parler « d’images » plutôt que de photographie. Je n’éprouve pas le besoin de mettre en avant le moyen de les obtenir, mais laisser faire ce que j’appelle volontiers « le sujet », bien conscient que généralement il ne plait à personne. C’est vulgaire de s’intéresser à lui dans les arts décrétés majeurs dont je me fous de la majorité qui bien souvent marque le moment où ils deviennent vraiment ennuyeux.
Nous sommes marqués par le scolaire, l’un va passer son temps à coller des notes à tout ce qui bouge, l’autre, qui est plus myope qu’une taupe, va nous entretenir de ce qu’il croit avoir découvert. Venez vite voir l’exposition mirobolante qui va dessiller vos pauvres yeux, gloire au crétin qui a de si belles idées !
Je m’emporte facilement, j’ai l’enthousiasme réticent, je n’aime pas me faire chatouiller les oreilles, chacun ses goûts. J’ai un faible pour l’art, c’est mon côté naïf.
Drelin drelin… Oui, je suis là, il est 4h du matin, c’est toi Tenebria ?
– Calme toi Paulo, ne te met pas dans des états pareils, je regrette d’avoir menacé de te punir, je vais venir te tenir la main, tu pourras faire des images avec moi si tu veux. On va bien rigoler en ce demandant ce qu’ils vont pouvoir imaginer en lisant que nous allons faire des images et après les avoir vu, ce que nous avons bien pu faire en les faisant !
Ah, on peut dire que l’art n’est pas près de nous décevoir.