A cette question, j’ai tendance à répondre – je vais et ce n’est déjà pas si mal, Si le questionneur veut en savoir plus, par exemple où, alors là je suis incapable de répondre bien que je sois tenté de lui dire où vous voulez si vous voulez bien m’accompagner, j’en serais très heureux, car si je n’aime pas vivre en groupe je n’aime pas non plus être seul.
En ce moment j’essaye de me rapprocher d’Artémis, si je la néglige trop longtemps elle va se foutre en pétard et là il vaut mieux ne pas croiser son chemin. Je l’avais repéré sur les murs du musée des Beaux-Arts de Nantes peinte par Gentileschi et soufflant dans un cor. C’est un beau tableau, c’est peut-être sa fille qui a posé pour lui, après tout il l’avait appelé Artemisia. Je ne crois pas au hasard, avec un prénom pareil rien d’étonnant qu’il lui soit arrivé des malheurs à la jolie peintresse, la déesse a dû quand même la protéger un peu entre deux chasses. J’ai oublié de lui demander pourquoi elle l’avait laissé violée alors qu’une petite flèche de rien du tout aurait envoyé le mec sur les bords du Styx.
Donc je me suis rapproché d’elle en douce pour ne pas la surprendre, lui disant calmement bonjour, c’est moi votre artiste préféré, j’ai été un peu absent mais je n’ai pas cessé de penser à vous.
Ah, c’est toi Paulo, je me demandais bien ce que tu pouvais bricoler. J’aime bien ton idée de m’honorer dans les musées où je suis un peu oubliée, tout se perd, ils sont ignares tes contemporains…
Pas tous, déesse, pas tous , n’oubliez pas que vous leur foutez la trouille bien qu’ils soient sensibles à votre beauté.
Tu peux parler, tu es toujours en vie, même après m’avoir photographié dans mon bain. J’espère que tu vas dire plein de belles choses sur moi et je te jouerais un air de ma trompette.
Non, de votre cor, à la chasse on ne joue pas de la trompette.
C’est la même chose, alors cesse de me reprendre, si tu es vraiment aimable apporte ta fausse peau de panthère on se reposera dessus.
Embarquée : c’est l’heure où les panthères vont boire.
Dans les baignoires.
(ou à l’abricot)
Lent(e)s et peureux(ses). Il paraît que c’est ce qu’on dit de nous même, nous le genre humain. Donc ça ne m’étonne pas toutes ces histoires. Quand je lis les tiennes, Cher Monsieur, je me réconcilie avec ce genre. pfff, même pas prétentieuse, juste rassurée : « car si je n’aime pas vivre en groupe je n’aime pas non plus être seul. »
à bientôt
v’utopia
De nos quatre pas nous sommes à la chasse La corne en bouche ses lèvres sifflent le maître des morts Mon naseau hume les embruns exhalés de ses crêtes Des cinq côtés l’absence de flèche prouve que je me coupe du paysage
Poème de chien gauche