L’autre jour à Auzet on m’interrogeait sur les causes de mon peu de goût pour le paysage et ma réponse fut sans ambiguïté, il est pour moi trop loin, je préfère ce qui est à portée de la main. Ainsi plus de discussion possible, le problème est réglé, mon œuvre est toute de voisinage, elle englobe ce regard si rapproché que l’œil n’est plus capable de fournir une image nette, c’est le moment ou le toucher est pratiquement oculaire.
Nous sommes alors loin du flou des peintres ou des photographes, nous sommes au delà des possibilités des instruments de la vision que ce soit l’œil ou l’objectif des appareils. Il ne s’agit plus d’un artifice mais de l’utilisation d’une réalité, c’est alors que l’haptique prend le relais.
Mes réflexions sur la sculpture (première en date 1989) proviennent bien de ce peu d’intérêt que j’éprouve pour le paysage et du fait que la sculpture n’a rien à voir avec lui, mais avec l’architecture ou peut-être dans certains cas, ce qui serait bien audacieux, avec seulement ce qui la constitue. J’offre cette réflexion à la critique qui pourrait bien s’y casser les dents ce qui la doterait d’un sourire un peu imprécis pour ne pas dire parfaitement stupide.
Ces réflexions sur la sculpture m’ont conduit à ne plus sculpter quoique ce soit, les blocs/sculptures m’y avaient bien préparé sans que j’établisse alors de liens avec « le paysage ». Dans les « réflexions le lien bien que ténu existe dans le renversement proposé où un élément paysager, le bloc/sculpture, se voit accordé toute l’importance au détriment de l’espace paysager qui lui est minimisé. Je n’en suis pas resté là « la vue » (la carte postale ?) fut bientôt remplacée par un panneau 0m. de même format et cette année…
Tenebria m’appelle
– Au secoure, pitié, je ne comprends rien à ce que tu racontes, tu pourrais penser à tes lecteurs si jamais tu en as !
– Ça va, j’ai compris, regardez l’image et n’en parlons plus. (Point de Vue – L’Artboretum, Argenton-sur-Creuse, 18.06/31.08 2011)
Constatation : Quelque soit la politique menée par un état vis-à-vis de l’art, je ne pense pas qu’elle puisse être bonne, rien ne lui convient sinon de le laisser se développer librement, dès que pèse sur lui la moindre contrainte, il se vide de sa substance
Ne pourrait-on pas ajouter à votre constat toute autre origine de la contrainte ?