J’avais à peu près compris ce que tu racontais avec tes coquillages, ta danseuse et le reste, mais il a fallu que tu balances « les chaussures de Cendrillon » à la fin de ton texte. Qu’est-ce qu’elle vient faire celle-là sur la plage ?
Je ne sais pas, elle avait quitté ses chaussures pour entrer dans l’eau, alors elles m’ont fait penser à l’autre dont je m’entretenais à Alès avec Didier Trenet en 2010. Je doute que mes explications te satisfassent mais ces petits souliers roses comme abandonnés sur le sable évoquaient une Cucendron échappée à sa marâtre et rafraîchissant ses pauvres pieds dans l’eau glacée de la mer scandinave. Que veux-tu que je te dise, je ne suis pas responsable de ce que le bord de mer peut offrir aux promeneurs. J’avais l’intention de t’entretenir de tout autre chose si tu ne m’avais pas troublé avec ta question, tu sais que je déteste l’automne ainsi que l’hiver et que mon humeur s’en ressent ce qui n’arrange rien. C’est « la peinture » dont le déferlement prend aujourd’hui des allures de tsunami qui me donne des cauchemars.
La barbouillette, j’en ai fait comme tout le monde et après tout pas si mauvaise que ça. Puis j’en ai eu marre du tableau, mais pas du coloriage, il suffit de regarder les aréoles, les pubis fruités, les menstrues de la déesse et même les théophanies qui sont de purs coloriages. Par-ci par-là on trouvera bien dans mon parcours « pictural » quelques volcans (3 ou 4), les deux jaunes de Naples (deep and reddish !), des teintures, des léchages, un 0m., des culottes, que sais-je encore. Je n’ai pas toujours résisté à la fascination que procure l’angoisse d’être devant la toile vierge. IIs vont avoir du boulot quand ils vont se décider à regarder mes « peintures ». Ils vont en raconter des conneries entre mes écrits et le reste. Moi j’arrive à peu près à m’y retrouver, mais les autres ils vont dire n’importe quoi, ils n’arriveront même pas à savoir si les menstrues (de la déesse !) sont vraies ou simulées. Ils vont pouvoir faire des supputations, avec Martine nous savons que c’étaient des fraises et des myrtilles en confiture, avec Odile des fraises aussi, avec Connie des Rubus sp. mais avec Catherine le doute persiste à propos de la petite tache sur le haut de la cuisse gauche (voir image supra).
Je te fais remarquer que tu voulais me parler de peinture et que tu as glissé vers tes sujets préférés. Je m’en accommode assez bien, mais pense à tes chères lectrices et teurs comme tu appelles les hommes qui te lisent, ils vont éprouver de grandes difficultés. Impossible de savoir ce tu faisais, tu es avare avec les détails et sur les images on ne peut pas recourir à l’ADN, c’est trompeur les photographies, à part de dire que tu étais là on est obligé de croire ce que tu racontes. C’est sans doute vrai qu’à Thessaloniki les culottes d’Odile étaient bleues et celles de Laurence noires à St. Cirq Lapopie, on a une idée de celles de Connie à Cali ou de Bénédicte à Sète, quant aux autres walou, tu en as des pleins tiroirs et tu les prêtes volontiers. Pourtant le renseignement précis à son importance. On a un aperçu de l’entre-jambes de Maria à cause d’étant donnés, mais on ne sait rien de son petit linge, on peut supposer qu’elle n’en portait pas ce qui est très contrariant d’en être réduit à des suppositions. C’est la faute à la critique qui ne fait pas son métier correctement. Bon, voilà que je tombe dans tes travers, je déborde, avec ton coulis de framboise tu nous abuses, moi Tenebria (jeune historienne et critique d’art Etrusque), je crois qu’elles sont parfois réelles les menstrues de la déesse, alors là si jamais ils l’apprennent, il va y avoir de l’évanouissement dans l’air et je te prie de chercher autre chose que les chaussons de ta danseuse pour illustrer mon étude.
Regarde !
Ca pourrait donc bien être du raisin.
Mais ça n’en est pas!