Je n’ai pas prêté une grande attention à ce que tu racontais de La colère des Nymphes, mais en te relisant je découvre que tu as été fort intéressé par les tatouages d’Amandine dont tu parles en te gardant bien de me les montrer. Tu as du culot de demander à une jeune fille que tu ne connais pas si elle en a d’autres après avoir vu un petit bateau sur son bras. Tu pourrais te contenter de ce que l’on veut bien te montrer. Je sais ce que tu vas me répondre, que personne n’est obligé d’accéder à tes questions, je sais aussi que si on te dit non, tu rigoles en les traitant de menteuses et que finalement tu découvres des choses étonnantes. Enfin « étonnantes » est peut-être un peu trop fort, disons pour le moins surprenantes.
C’est ton côté moqueur et généralement elles comprennent bien que tu n ‘est pas nuisibles, même si tu agaces les autres, les gens qui te regardent, qui ne savent jamais vraiment ce que tu penses d’eux. Moi, qui te connais bien, je peux répondre que tu as une certaine tendresse pour le public et un mépris féroce pour les amateurs de pouvoir et de morale quels qu’ils soient.
Quelle idée d’avoir choisi les lisières pour une pratique de l’art, tu déconcertes l’amateur, il se demande où il pourrait bien accrocher tes diagrammes de Zingg et ce qui les accompagne, les mêmes galets sur Corinne comme tu nous l’as montré ici, il n’y a pas si longtemps. Si encore tu te contentais de briser un peu de vaisselle de temps en temps, on te le pardonnerait volontiers, mais il faut que tu poses tes questions indiscrètes pour contempler les tatouages des demoiselles.