T.L. – Tu as une curieuse manière de pratiquer la Botanique, mais j’y pense, demandes-tu la permission quand tes doigts se promènent au cœur des fleurs ?
P.A.G. – Oui, bien sûr, hélas sans avoir vraiment de réponse, alors je laisse passer quelques secondes et me référant à ce que m’enseignait Antoinette, le joli « Qui ne dit mot consent », je me permet un délicat toucher qui est de l’ordre de la caresse…
T.L. – N’insiste pas, j’avais bien vu, je voulais seulement m’assurer que je n’étais pas dans l’erreur, je suis une critique consciencieuse, je vérifie à la source et je me méfie de ce qui ne serait qu’une interprétation.
P.A.G. – Si tous avaient ta conscience professionnelle on lirait moins d’âneries, mais c’est aussi le propre de l’art de faire rêver.
T.L. – Minute papillon, arrête toi, je sens venir la philosophie et je n’ai pas envie de l’entendre. Ce qui retenait mon attention, c’est ton comportement qui reste égale à lui-même quelques soient les circonstances, donc si j’ai bien compris « tu caresses les fleurs ».
P.A.G. – On peut le dire ainsi…
T.L. – et tu n’hésites pas à montrer tes caresses ?
P.A.G. – Comme tu vois !
T.L. – Que disent ceux qui regardent ?
P.A.G. – Je ne sais pas, il faut leur demander.
T.L. – C’est ce que depuis l’été 1983 tu as appelé Le toucher du modèle ?
P.A.G. – Si tu veux.
T.L. – Ben mon poulet, comme dirait une certaine Nathalie, on peut dire que tu as un sacré culot sans avoir l’air d’y toucher.
P.A.G. – Quand je t’entends parler, je me demande qui tu es ?
T.L. –Je suis Alice, Rrose et Ada, je suis la sœur que tu n’as jamais eue.