L’avantage de l’écriture sur les images, c’est que vous pouvez raconter cent fois la même chose tout le monde s’en fout et certains vont jusqu’à trouver dans cette obstination un charme, une qualité qu’ils n’accorderont jamais à l’image répétée.
Ce beau discours pour vous dire que je peux écrire sans problème mais qu’il faut que je fasse extraordinairement attention à ne pas vous coller trop souvent la même image sous l’œil. Dès le départ (je me demande bien de quoi !) j’ai pris la précaution de diversifier mes sujets et les moyens de les traiter. Avec moi pas moyen de vous référez au coup de pinceau pour savoir si c’est bien de moi ! Mais là où j’ai touché le cœur de la cible c’est avec La liberté du modèle. Jamais personne n’était arrivé à une telle économie de moyens doublée dans un accord parfait d’une intimité débarrassée de tout sentimentalisme.
Ce que je n’avais pas prévu, ce sont les réactions de mes contemporains, ils n’ont pas aimé le toucher du modèle pas plus que sa toilette d’ailleurs. C’était pourtant une délicate attention de ma part de l’aider à effacer les traces du coloriage auquel nous venions de nous livrer et jamais je n’ai entendu de sa part la moindre protestation. Il est vrai que je ne m’aventure pas au hasard et que je demande toujours très poliment « Puis-je vous toucher ? » et qu’un « non » met immédiatement fin à l’aventure. Un « oui » par contre nous précipitera (la personne et moi-même) dans l’espace de l’art et à vous offrira la possibilité de regarder nos images (pour les titres voir supra). C’est alors que les choses se compliquent, que vous commencez à vous agiter voire à devenir déplaisants. Tout ça, je vous en ai souvent entretenu, parce que c’est un sujet qui me tient à cœur.
Maintenant il me faut trouver une image et je me demande avec une certaine inquiétude ce que je vais bien pouvoir toucher pour ne pas me répéter.
Tenebria – Ça va bien Paulo ?
Je ne sais pas, je crois. Regarde ce que m’a offert Catherine, tu en veux ?