Suite


(image de ma main dénouant le corsage de Catherine B.)

TL – Comme d’habitude tu t’en est tiré avec une pirouette, j’attendais avec curiosité ce que tu allais bien pouvoir toucher pour te renouveler et tu m’as tendu ta boîte de sucrerie avec un sourire qui en disait long sur ta satisfaction. Je te ferais toutefois remarqué que le toucher de la petite culotte tu nous l’as servi plusieurs fois déjà…

PA – celles-ci ce sont des bonbons et je te signale que je n’avais jamais pratiqué ce genre de toucher.

TL – Je t’en prie, n’insiste pas, ça suffit comme ça, tu es en train de m’entortiller avec tes allusions, tu oublis le toucher du coin rose du loukoum d’Aziyadé

PA – Je n’oublie rien du tout, ce n’est pas moi qui touchais l’angle du loukoum en pâte de verre que je garde chez moi, c’était l’autre Catherine, l’amie de celle qui m’a offert la boîte de petites sucreries blanches et roses. J’avoue que tu m’as un peu pris de court, bien que je sois loin d’avoir dit mon dernier mot. C’est l’art qui nous sauve de la monotonie des jours. Sans lui, ni toi ni moi n’existerions et les avantages qu’il nous procure sont liés au pouvoir qu’il a. En dehors de lui mon geste ne serait rien et tu n’aurais aucune raison de critiquer, puisque tu es critique d’art, la présence de mes doigts sur le cadeau de Catherine.

TL – Tu as de la chance d’avoir des amies qui pensent à toi, sans elles que deviendrais-tu ? Dans le fond tu es un paresseux, tu attends que les choses arrivent.

PA – Bien vu, puisque effectivement un jour ou l’autre, je reçois ce que je n’attendais pas.

TL – Que font tes doigts sur ce petit nœud ?

PA – Rien je le touche.

Une réflexion sur « Suite »

  1. Personne n’est à l’extérieur d’elle même. Elle n’es pas à l’extérieur de son corps. Elle n’est pas à l’extérieur de l’espace. Mais la main l’ouvre encore. Rien n’est à l’extérieur d’elle. Quelqu’un parle en elle. Mais non à sa place. Quelqu’un ni dedans, ni dehors, ni même en travers mais entre la main et elle-même. Entre les deux seins qu’on ne surait voir. Au coeur de l’émotion. On entend le coeur battre.

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