Aujourd’hui j’aurais bien fait quelque chose, encore faudrait-il être persuadé qu’il faille le faire. C’est une des questions que devraient se poser les artistes. On diminuerait la production d’au moins 50%. Il m’arrive comme ça d’avoir de bonnes idées en fin d’après-midi, surtout quand la nuit tombe et en novembre, elle tombe vite. Finalement je m’aperçois que j’ai trouvé ce que j’allais faire puisque je suis en train d’écrire.
Bien sûr, il y a d’autres supports pour écrire que l’écran d’un ordinateur, bien que je ne crache pas dessus loin de là, c’est moins fatiguant qu’une feuille de papier, ça n’encombrera pas les marchands de manuscrits ou de tapuscrits et avec un peu de chance il ne restera rien du tout. Chouette alors !
Il y a longtemps j’avais étendu le coloriage au corps de quelques amies et même proposé la méthode dans une petite publication : Le coloriage en trois leçons. Je pensais agrémenter les fins d’après-midi lors des réunions familiales. Et bien non, on préfère encore se languir avant de prendre congé, je suis pourtant certains que le coloriage de l’aréole du sein d’une charmante cousine par un cousin bien attentionné ou vice versa, aurait ravi les deux protagonistes de l’aventure et distrait le reste de l’assemblé. (voir sur ce blog Notula N° 26 en date du 25 02 2008).
Discutant de l‘écriture avec Rrose, qui était la vie de Monsieur Marcel (voyez, comme j’ai de belles et charmantes fréquentations), nous convînmes que le corps offrait de bien belles plages à l’écriture, qu’il la recevrait sans intermédiaires et deviendrait ainsi le lieu du poème. A la réflexion, je ne sais plus si nous avons dit plages ou pages, mais peu importe, nous n’en étions pas à une lettre près. On imaginait que la lecture en serait réservée à qui on voudrait bien inviter, que ce serait alors un instant privilégié et que l’écriture ouvrirait, suivant l’espace choisi, sur des perspectives pour l’instant inimaginables. Ainsi le « Puis-je vous écrire un mot ?» donnerait alors lieux à des attentions délicates (en cas d’acceptation) car pour écrire correctement sur la peau il est préférable de la tendre entre le pouce et l’index de la main gauche ou de la droite, c’est selon.
TL – Quand m’écriras-tu, que je puisse enfin me lire. En réfléchissant à tes propositions, je les trouve plutôt intimes bien que tu ne dises rien des endroits que Rrose et toi avez choisi pour vous livrer à vos pages d’écriture qui d’après ce que j’en ai vu se limitent à peu de mots. Je reconnais bien ta paresse coutumière même si cette « roselière attentive » a dû te demander quelques efforts. J’aimerais bien pouvoir la situer ta phragmitaie. Le peu que j’en sache est qu’il doit y régner quelque humidité et vue ton goût prononcé pour les nymphes qui chez toi bénéficient au moins de trois sens, je me demande ce que nos lectrices (teurs peut-être) vont penser.
PA – Et bien, ma chère, elles (ils) penseront ce qu’elles veulent, elles ont le choix y compris celui de ne chercher aucun sens et de se contenter d’écouter.
TL – Voilà bien le genre de chose qui n’arrange rien. Elles ne vont pas savoir par quel bout l’attraper ta jolie proposition. C’est comme le reste d’ailleurs, des blocs/sculptures au toucher du modèle qui les fait toujours un peu s’interroger. Tu me diras que c’est fait pour ça, leur élargir la perspective, aider à dormir moins, à se demander si par hasard la « roselière attentive » n’attendait pas un peu d’attention. Que sais-je moi, tu passes tes nuits à les chercher les roselières pour nous donner l’envie de se demander ce que tu as bien voulu raconter avec ça à 2h du matin.
C’est dans un premier temps surprenant et en avançant dans la lecture, on a envie d’en savoir plus. On attend…