La finale (mais pas lutte)


PA – Numérique ou pas une image reste une image et depuis la préhistoire, rien n’a vraiment changé. On nous a bassiné avec le langage du médium, je veux bien entendre ce qu’il a à me dire, mais n’exagérons rien, en fonction de ce qu’il montre, je ne l’entends pas beaucoup.

TL – Ça démarre sec ce matin, qu’est-ce qu’il t’a fait le médium, généralement tu ne lui accordes pas beaucoup d’importance, tu passes de l’un à l’autre sans problème, ce n’est pas la peine de te mettre dans des états pareils.

PA – Ce qui m’agace c’est la classification des artistes en fonction de ce qu’ils utilisent. Après les aquarellistes ce fut les photographes puis on nous a cassé les pieds avec les vidéastes, je sens venir les numéricastes.

TL – Et alors ?

PA – Alors rien. C’est certain, je n’aime pas les fins, pas plus celles de l’année que les autres, je suis plutôt pour les suites, ce qui me permet d’enchainer les évènements avec le plus grand plaisir. Je me suis aménagé une pratique de l’art convenant à mes sujets qui sont loin de plaire tant je m’arrange pour ne jamais les clore, mais au contraire de les laisser courir dans l’imaginaire des spectateurs. Après tout, puisque c’est à lui de faire le tableau, il n’y a aucune raison de l’en priver, c’est sans doute bien suffisant de lui en fournir les couleurs.

TL – Je t’écoute, mon joli, et je me dis que jamais je n’ai entendu si beau discours de paresseux. C’est vrai aussi que tu nous as dit souvent que « le travail » te dégoutte tellement que le mot suffit à te donner l’envie d’aller te recoucher, alors vas-y vite, il est 5h du matin !

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