TL – Tu vas faire défiler toutes tes amies ?
PA – J’aimerais bien !
TL – Et bien, pas moi. Tu nous en as déjà montré beaucoup ici même et je dois reconnaître que si le végétal a retenu votre attention, le minéral est loin d’être absent. Comme c’est moi qui suis ton historienne attitrée (après Lydie toute fois), j’aimerais bien avoir de temps en temps l’initiative de ce que tu racontes et qu’au lieu de faire ton papillon ce soit mon tour de poser les questions et que tu cesses de répondre n’importe quoi suivant ta méthode habituelle.
PA – Je t‘écoute.
TL – C’est bien joli d’écouter, mais il faut me répondre aussi.
PA – Je répondrais.
TL – Ben alors, je n’en crois pas mes oreilles. Tu vas bien Paulo ?
PA – Bien, je ne sais pas, je vais c’est déjà pas si mal.
TL – Depuis presqu’un an tu ne penses qu’au Chambon-sur-Lignon. J’ai d’abord cru qu’il s’agissait du doux Lignon cher à Honoré, tu avais tourné autour quand tu trainais dans le Forez, je me trompais vous manquez singulièrement d’imagination dans ton pays, vous en avez combien des Lignons ?
PA – Ça, je ne sais pas, quant au reste c’est une longue histoire.
TL – Alors vas-y, je ne suis pas pressée.
PA – C’était en 1937, j’avais dix ans…
TL – Puttana, tu ne vas pas raconter ta vie !
PA – Non mais répondre à ta question, tu l’auras voulu. Donc, j’avais dix ans et Mireille passait ses vacances au Chambon-sur-Lignon et moi à Dagneux. Nos parents nous avaient séparés, alors nous nous écrivions…
TL – A dix ans tu écrivais déjà, tu étais précoce mon lapin…
PA – Je ne veux pas que tu m’appelles « mon lapin ». Je n’écrivais que des petites lettres pleines de fautes d’orthographe et tu ne pourras pas les lire puisque je les ai envoyées à Mireille, par contre j’ai retrouvé les siennes en voici une.