TL – Je ne t’ai pas demandé d’aller explorer tes dessins, tu fais erreur il me semble.
PA – Oh pardon, où avais-je la tête.
TL – Pour le moment j’ai l’impression qu’il s’agit d’une main plutôt que d’une tête, c’est un bon commencement!
Étiquette : dessin
Cadeau d’anniversaire
Le 13 mai 1998 Hui-Kiang m’offrit une boite rose contenant trois carnets de forme triangulaire que j’ai admiré très souvent sans oser les toucher. Depuis le 23 novembre, je dessine très rapidement sur chaque feuille un mont de Vénus et j’ai commencé à couvrir deux carnets le grand et un petit. Puis j’ai continué à dessiner (je pourrais dire écrire) sur le dernier. J’avais ainsi répondu à ce que mon cadeau appelait.
C’est aussi ça une pratique du dessin, non pas automatique mais litanique à cause de la répétition du sujet. Cela rejoint la liberté du modèle, mais qui est le modèle ? C’est aujourd’hui la question que je me pose. Ces dessins sont aussi une rencontre distanciée entre Hui-Kiang et moi qui pourrait être rapprochée de ce que nous avons fait avec des fruits ou des fleurs il y a longtemps. Je vous en parle et vous n’en avez rien vu, ce qui n’est pas forcément un inconvénient. Les mots vont stimuler votre imaginaire et le jour où je vous montrerais, peut-être, nos images, vous pourrez me dire ce que vous en pensez, non pas d’elles, mais de ce que vous aviez imaginé.
C’est quand même d’une grande délicatesse de ne pas vous jeter à la tête des évidences, de vous faire confiance en quelque sorte, de doser la stimulation, qu’elle soit juste suffisante pour que vous puissiez mettre en route votre cinéma et souhaiter que l’histoire va vous plaire.
Démonstration
En octobre, je vais convoquer mes petits fantômes pour une exposition à la galerie Incognito. Je vais leur faire rencontrer le dessin. Un dessin et une photographie de même format, l’un à côté de l’autre, dans le même cadre, comme ça ils ne pourront pas se sauver, il faudra bien qu’ils cohabitent. Si après ça, ils m’appellent encore photographe, c’est à désespérer de tout. Parce qu’il paraît que je suis un photographe français en plus, comme si ça ne suffisait pas d’être photographe, il faut que je sois français, moi qui me fous de l’un comme de l’autre. Ce qu’il y a de rigolo dans mon affaire, c’est que la photographie va disparaître relativement vite, le fantôme va foutre le camp, alors que le dessin va perdurer car je dessine avec des encres de bonne qualité. C’est important de savoir avec quoi on dessine, j’aime bien l’encre de seiche ou de calamar, et si vous avez l’odorat un peu fin vous sentirez, en vous approchant, la mer ou le sexe, c’est au choix et comme je ne dessine pratiquement que des sexes (féminins) vous m’accorderez que l’adéquation du médium au sujet est on ne peut plus pertinente et quand il m’arrive de les lécher (mes dessins) on atteint, dans la pertinence, des sommets rarement atteints. Continuer la lecture de Démonstration
Comment on en arrive à la pratique critique du dessin !
Je n’ai pas de théorie de l’art, juste une conception que je pense être de situation. Hors de cela, j’ai appliqué un système très simple basé sur le glissement et le rapprochement dont le point de départ est constitué par mes goûts. Donc pas de stratégie ni de programme, juste cette position d’attente que j’ai déjà souvent évoquée. Continuer la lecture de Comment on en arrive à la pratique critique du dessin !