Plat du jour

Quand l’eau du Verdon monte à la tête de Madame la Mairesse

Méfiez-vous, éviter soigneusement Moustier Sainte-Marie, il y souffle un air de censure, l’élue du coin a un goût certain pour le contre-plaqué, elle en recouvre les œuvres d’art. C’est les grotesques qui dérangent la dame. Ce qui est grave, c’est qu’elle va avoir du boulot et contribuer ainsi à la déforestation de la planète.

Pourtant dans le musée de la Faïence la Diane se baigne avec ses Nymphes dans un petit bassin, elles sont toutes nues les belles demoiselles si Madame la Mairesse regarde le joli plat elle va se retrouver biche aussi sec, alors vite un petit bout de contre-plaqué sinon ils vont rigoler les habitants du village en chantant « biche, ma biche » quand ils la croiseront !

La Friche de la Belle de Mai


Il en est des noms comme des êtres, certains sont aptes à vous faire rêver. La Belle de Mai à Marseille et la rue de La Grange aux Belles à Paris sont parmi ceux qui ont la plus grande faculté d’ouvrir sur des espaces imaginaires que j’ai quelques difficultés à  définir, bien que chaque fois que je les entends prononcés, j’éprouve une émotion tendre qui immanquablement m’amène au sourire. Continuer la lecture de La Friche de la Belle de Mai

Démonstration

En octobre, je vais convoquer mes petits fantômes pour une exposition à la galerie Incognito. Je vais leur faire rencontrer le dessin. Un dessin et une photographie de même format, l’un à côté de l’autre, dans le même cadre, comme ça ils ne pourront pas se sauver, il faudra bien qu’ils cohabitent. Si après ça, ils m’appellent encore photographe, c’est à désespérer de tout. Parce qu’il paraît que je suis un photographe français en plus, comme si ça ne suffisait pas d’être photographe, il faut que je sois français, moi qui me fous de l’un comme de l’autre. Ce qu’il y a de rigolo dans mon affaire, c’est que la photographie va disparaître relativement vite, le fantôme va foutre le camp, alors que le dessin va perdurer car je dessine avec des encres de bonne qualité. C’est important de savoir avec quoi on dessine, j’aime bien l’encre de seiche ou de calamar, et si vous avez l’odorat un peu fin vous sentirez, en vous approchant, la mer ou le sexe, c’est au choix et comme je ne dessine pratiquement que des sexes (féminins) vous m’accorderez que l’adéquation du médium au sujet est on ne peut plus pertinente et quand il m’arrive de les lécher (mes dessins) on atteint, dans la pertinence, des sommets rarement atteints. Continuer la lecture de Démonstration