J’avais beaucoup écrit et j’avais l’intention de vous en faire profiter. Bon, peut-être que profiter n’est pas le verbe qui convient, proposer à votre lecture est sans doute préférable sans que j’arrive à me décider, je vais y penser et en parler un peu autour de moi, c’est la longueur du texte qui m’inquiète, il faut du temps pour le lire et vous n’en avez pas, alors je vais ouvrir les trois carnets dont je vous ai déjà entretenue. Un seul coup d’œil suffira pour avoir une idée de ce qu’ils contiennent, c’est une économie que vous apprécierez certainement en ces temps où les jours sont si courts.
Étiquette : Hui-Kiang
Cadeau d’anniversaire
Le 13 mai 1998 Hui-Kiang m’offrit une boite rose contenant trois carnets de forme triangulaire que j’ai admiré très souvent sans oser les toucher. Depuis le 23 novembre, je dessine très rapidement sur chaque feuille un mont de Vénus et j’ai commencé à couvrir deux carnets le grand et un petit. Puis j’ai continué à dessiner (je pourrais dire écrire) sur le dernier. J’avais ainsi répondu à ce que mon cadeau appelait.
C’est aussi ça une pratique du dessin, non pas automatique mais litanique à cause de la répétition du sujet. Cela rejoint la liberté du modèle, mais qui est le modèle ? C’est aujourd’hui la question que je me pose. Ces dessins sont aussi une rencontre distanciée entre Hui-Kiang et moi qui pourrait être rapprochée de ce que nous avons fait avec des fruits ou des fleurs il y a longtemps. Je vous en parle et vous n’en avez rien vu, ce qui n’est pas forcément un inconvénient. Les mots vont stimuler votre imaginaire et le jour où je vous montrerais, peut-être, nos images, vous pourrez me dire ce que vous en pensez, non pas d’elles, mais de ce que vous aviez imaginé.
C’est quand même d’une grande délicatesse de ne pas vous jeter à la tête des évidences, de vous faire confiance en quelque sorte, de doser la stimulation, qu’elle soit juste suffisante pour que vous puissiez mettre en route votre cinéma et souhaiter que l’histoire va vous plaire.