Ce qui précède l’image


Le 9 août, je suis invité à déjeuner par des amies dont l’une a une villa située pas très loin de la plage. Malgré un vent violent, elles décident d’aller se baigner et je les accompagne. La plage était déserte et sur la balustrade d’une cabine je trouve la partie supérieure d’un maillot de bain qui vu sa taille a été oubliée par une adolescente ou une très jeune femme. J’en fais une photographie ainsi que des cabines et de la mer. A partir de ça j’invente une histoire de rendez-vous manqué que j’aurais pu avoir avec cette personne.

TL – En somme tu te compliques la vie !

En regardant les images je m’aperçois de la photographie du vêtement de bains est floue et sa couleur bleu ne me plaît pas beaucoup, ce qui me contrarie. Quelques jours plus tard, je décide d’acheter non plus un haut mais un slip de bain de petite taille d’une autre couleur et de le photographier sur une autre plage car je n’ai pas envie de retourner sur la première. Je pense toutefois conserver le même scénario.

TL – Un vrai roman ton histoire.

Evidemment les choses ne s’arrangent pas très bien et après plusieurs essais, je photographie le slip accroché à la rampe d’un escalier reliant un ponton au sable de la plage. La présence d’une importante touffe d’Atriplex littoralis L. me procure un agréable contraste avec la couleur du slip.

TL – Et tu as besoin de raconter tout ça ?

PA – Tu es historienne, je pensais que cela pouvait t’intéresser.

Petite conversation


TL – T’étais où ?

PA – Je t’en prie ne parle pas comme un homme politique, tu as plus de 400 mots dans ton vocabulaire. Si tu veux tout savoir, j’étais là-bas.

TL – C’est où là-bas ?

PA – C’est loin, enfin pas très.

TL – Ah, je me souviens, tu es allé voir ta belle japonaise et elle était contente de te voir ?

PA – Ça, tu n’as qu’à lui demander, mais je ne pense pas qu’elle te réponde.

TL – C’est tout ce que tu as fait, de lui photographier les pétales.

PA – Ce n’est pas tous les jours que j’ai la chance de pouvoir le faire.

TL – Et moi quand est-ce que tu me les photographieras les pétales ?

PA – Je doute que tu me permettes alors de les montrer.

TL – Commence à les photographier, on verra après.

PA – On va avoir des histoires !

TL – Pourquoi, tu montres bien les siens.

De la manière de voir les choses


Rien ne pouvait mieux convenir pour montrer le toucher du modèle que la photographie, sans pour cela faire de moi un photographe, et si un premier toucher fut celui de Pernilla en 1983, je n’ai jamais dit que « modèle » serait toujours une personne, mais si c’est le cas souvent, mes questions nous font bien rire.

Puis-je vous toucher ?

Oui

Où ?

Stupeur ou hilarité, car ce « où » peut être entendu de deux façons :

1– Quelle partie de vous puis-je toucher

2 – En quel lieu voulez-vous que je vous touche ? (la place publique, la plage, le parking, la salle à manger, que sais-je encore !)

J’exagère, mais pas beaucoup ! Continuer la lecture de De la manière de voir les choses

Ah, la photographie !

Raoul Hausmann et Man Ray avaient sortie la photographie des mains des photographes, ensuite il fallu attendre les années soixante pour que Edward Ruscha ouvre en grand la porte de la prison où les abrutis de la chambre essayaient de l’enfermer. Aujourd’hui la critique arrive au petit pas et s’aperçoit enfin  que depuis 50 ans les artistes ne font plus de la photographie de photographe.  Bravo, bravo, applaudissons à tant de perspicacité, ne ménageons pas nos compliments à ces intrépides découvreurs de ce qui crevait les yeux de tout le monde. Continuer la lecture de Ah, la photographie !

Bis repetita !

tiroir-blog

 

Cette fois tu exagères, tu nous avais déjà fait le coup avec une photographie montrant le désordre régnant sur ta table (Notula n° 27) et maintenant Monsieur exhibe une de ses boîtes dans lesquelles il fourre ses photographies. Que tu ne prennes pas de gants pour les toucher est un signe de ta négligence et ce que tu as le culot d’appeler des « stratifications » n’est que le résultat du désordre que tu sèmes derrière toi. Continuer la lecture de Bis repetita !

Encore une fois !

encore-blog

 

On peut dire et écrire cent fois la même chose, tout le monde s’en fout. Alors encore une fois je vais me répéter.

Qu’en est-il de l’ensemble des photographies que j’aie produites en déclarant de nombreuses fois que ce médium ne m’intéressait ni plus ni moins qu’un autre ? Continuer la lecture de Encore une fois !

Un peu de logique

rosa

 

C’est toi, Paulo, qui l’a installée la culotte sur les robinets de la salle de bains?

Non, enfin oui, je sais, j’ai été excessif, c’était une mise en scène, j’ai été troublé par la beauté de la composition. Je ne savais plus que faire. Après tout j’ai bien le droit à l’hésitation. Je n’admire pas les artistes qui ont des certitudes. Quand je les vois arriver trompette en bouche, je me ratatine, c’est vrai aussi que la musique, enfin le bruit me dérange beaucoup, la fumée des cigares aussi. Il n’y a pas de rapport entre les deux, mais c’est ainsi. Continuer la lecture de Un peu de logique