Et si on y allait ?


TL – Tu racontes des drôles de choses et j’ai l’impression que tu mélanges un peu tout, les sciences et les arts, à la fin ça devient difficile de savoir où tu nous emmènes.

PA – Mais je n’emmène personne nulle part, je ne suis pas une agence de tourisme. Tu sais très bien que je préfère rapprocher ce qui n’est pas très éloigné, la main de ce qu’elle va toucher, de ce qu’elle ne touche pas encore et que dans le moment suivant elle touchera. Par rapport aux grecques j’ai fait des progrès dans ce domaine. Quant aux sciences et aux arts, c’était bien artificiel de les séparer, bien stupide aussi, c’était pour nous faire croire que d’un côté se trouvait le plus grand sérieux et de l’autre la fantaisie la plus débridée alors que c’est tout pareil, des inventions très simples pour passer son temps de la manière la plus agréable qui soit dans un cas comme dans l’autre. Continuer la lecture de Et si on y allait ?

Démonstration

En octobre, je vais convoquer mes petits fantômes pour une exposition à la galerie Incognito. Je vais leur faire rencontrer le dessin. Un dessin et une photographie de même format, l’un à côté de l’autre, dans le même cadre, comme ça ils ne pourront pas se sauver, il faudra bien qu’ils cohabitent. Si après ça, ils m’appellent encore photographe, c’est à désespérer de tout. Parce qu’il paraît que je suis un photographe français en plus, comme si ça ne suffisait pas d’être photographe, il faut que je sois français, moi qui me fous de l’un comme de l’autre. Ce qu’il y a de rigolo dans mon affaire, c’est que la photographie va disparaître relativement vite, le fantôme va foutre le camp, alors que le dessin va perdurer car je dessine avec des encres de bonne qualité. C’est important de savoir avec quoi on dessine, j’aime bien l’encre de seiche ou de calamar, et si vous avez l’odorat un peu fin vous sentirez, en vous approchant, la mer ou le sexe, c’est au choix et comme je ne dessine pratiquement que des sexes (féminins) vous m’accorderez que l’adéquation du médium au sujet est on ne peut plus pertinente et quand il m’arrive de les lécher (mes dessins) on atteint, dans la pertinence, des sommets rarement atteints. Continuer la lecture de Démonstration

A propos de cerises (suite)

J’aime beaucoup que ces sujets qui semblent épuisés ressurgissent même longtemps après. Pas la peine de chercher furieusement la diversité et la nouveauté elles existent à l’état latent et font surface quand on s’y attend le moins. Le temps de leur disparition les a enrichi, elles sont à peine reconnaissables sinon que les cerises sont toujours des cerises, ce sont les situations qui ont changées. C’est comme l’art, il perdure quelques soient les intentions que nous avons de l’utiliser. Les uns vont le vouloir « pour tous », les autres « pour chacun », les deux faisant erreur même si ces conceptions avant tout politiques s’opposent. Dans les deux cas je retrouve une volonté dirigiste qui se moque de la liberté des individus d’en user come ils l’entendent. Je préfère le présenter comme une constante liée à notre espèce. Une constante qui se manifeste au travers de médiums qui se diversifient plus que ce qu’ils montrent alors que la tendance est à les privilégier les uns par rapport aux autres, les derniers surclassant soit disant les précédents. Loin de moi l’idée de les condamner, mais je trouve un peu naïf (ou bassement commercial !) le fait de les faire entrer en compétition. Je me suis toujours réjoui de pouvoir utiliser ceux qui sont apparus dans mon temps, la photocopie me plait beaucoup ainsi que les images numériques sans que je déteste l’argentique, je pense que la qualité de l’outil doit être appropriée au résultat attendu sans que j’aille jusqu’à béer d’admiration devant les pinceaux de Watteau ou le marteau de Phidias.

Vous voyez que les cerises mènent à tout !

Oh ciel, j’allais oublier l’attention que je portais aux noyaux de cerise en 2005 je crois, je les trouvais très vulvaires en les regardant attentivement après les avoir débarrassés de leur pulpe sucrée par une longue action de la langue et des dents. Je me livre aujourd’hui à nouveau à l’observation de ces minuscules sexes de fées si bien cachés que personne n’a jamais dû les regarder. J’espère qu’elles ne seront pas fâchées.

Effets et conséquences…

rivage-blog

 

… de la mécanique des fluides, après quelques titres qui n’étaient pas piqués des hannetons, je ne suis pas peu fière de celui-ci. Il résume au moins la moitié de mon activité, artistique s’entend. La plage en était déjà bien tributaire de cette mécanique, quant aux galets sans elle ils n’existeraient même pas. Continuer la lecture de Effets et conséquences…