J’avais commencé par la laideur architecturale de La grande Bibliothèque, cette table renversée les quatre pattes en l’air. A vouloir tout faire elle ne fait rien de bien, ses expositions suent l’ennui et sentent la poussière, même l’ouverture au public de son enfer reste une bien médiocre prestation. L’autre jour, j’ai vu son président sur l’écran de mon téléviseur, il avait l’air tout content et se secouait les mains en parlant, sans doute ne savait-il pas qu’en faire. Hélas cela ne fait pas une carte postale.
Lettre à Mademoiselle Lupa.
Ma chère Tenebria,
Quel dommage que tu aies quitté Paris avant l’ouverture de l’exposition de Louise Bourgeois, rassure-toi je ne vais pas ajouter ma prose aux fadaises des textes qui l’encombrent. Quant on lit les cartels, on doute de l’état mental des organisateurs qui prennent le public pour des idiots et encore une fois le lieu se révèle inadéquat à sa fonction.
Madame Louise ne s’encombre de rien, pas une fausse note dans cette œuvre sans bavures. Elle n’a pas eu besoin des discours pseudos philosophiques pour nous entretenir de la féminité, avec deux petites maisons en plâtre qui n’arrivent pas à couvrir les femmes nues qu’elles devraient abriter, elle a tout dit.
Je t’embrasse ma chère Ame voyageuse, moi qui n’ai jamais cru en avoir une.
Paulo
Avant ton départ, tu m’as conseillé de puiser dans l’imagerie familiale. Il faut que je réfléchisse, je ne suis pas certain d’avoir envie de le faire. Par contre « mes » cartes postales restent encore pratiquement inconnues, je vais vous les offrir une à une en les accompagnant, non pas de « bises », mais de chaleureuses pensées.
Aujourd’hui, pour rester dans le voisinage de ma chère déesse dont je vous entretiens si souvent, il s’agira de celle commémorant ma tentative de mesurer sa forme champêtre (Artemisia campestris L.), sur la côte est de la Suède.